SYLVAIN MENU :Coup de gueule

Encore la tête à la colo  et je me remémore les jours marquants d'autrefois .car je porte en moi le bébé ,l'enfant ,l'adolescente la femme comme bientôt je porterai la grand mère si ma longévité égale celle de mes anciens .

En 1977 ,j'y fis connaissance de quelqu'un dont le courage devait marquer les annales .Il s'appelait Sylvain Menu .Il était venu à Villard de lans avec ses deux frères c'étaient de beaux garçons en pleine santé ,athlétiques ,blonds ,les yeux rieurs .

A l'adolescence on peut vivre les joies d'une année en un seul mois ;le mois fut intense en joies et en émotions je me souviens de Sylvain faisant le guitar héro (déjà) sur I can get no satisfaction des Stones pendant une soirée spectacle .

Est ce que ces simples joies suffisent à une existence dont tant de jours sont passés comme je vous l'ai dit dans un précédent article dans le mètre carré d'un banc d'école ?

Est-ce que la joie qui régnait dans notre groupe suffisait à illuminer une si brève existence ?

Là ,je pousse mon coup de gueule car j'ai tapé son nom sur google et je trouve mention du collège autrefois appelé la Gaye affublé de son nom trempé à toutes les sauces des projets pédagogiques divers une bonne dizaine de fois .Mais sur lui ,un tout petit article ridiculement tronqué et la photo d'une plaque commémorative scellée dans un rocher dans la calanque de l'ESCU toute proche de Marseille .

NON sylvain Menu n'est pas le nom d'un collège ou d'un lieu.C'est le nom qu'on a donné au collège qu'il  a fréquenté lorsqu'il était ado  ,après qu'il ait  gagné ses galons de héros  ...

Sylvain Menu se promenait un jour avec des scouts dans cette calanque un jour de mistral.

Soudain une vague gigantesque emporte un enfant qui s'affole et boit la tasse .n'écoutant que son courage ,Sylvain se jette dans la mer agitée et ramène l'enfant sur la grève .Mais la lutte contre le courant l'a épuisé il fait la planche et le moniteur s"occupe de l'enfant trempé mais le courant emporte Sylvain au large où  se noie . 

Ma mère qui rencontra la sienne en deuil,  m'en parla en 1981, année de sa mort ,à dix sept ans .

Mourir jeune épargne bien des épreuves ,bien des souffrances et ce grand sentiment d'ennui qui nous assomme quand on sent bien que la vie est courte  mais qu"elle a des longueurs parfois insupportables... mais ne vivre que dix sept ans est ce suffisant?

Et ces disparitions alimentent la peine des survivants .IN MEMORIAM ...NGF